République centrafricaine : les déplacés de Bangui reçoivent des soins médicaux mais leur situation reste critique

Les déplacés s’abritent désormais sous les ailes des avions et partout où cela est possible.
Les déplacés s’abritent désormais sous les ailes des avions et partout où cela est possible. © Samuel Hanryon/MSF

Suite aux violences qui ont touché Bangui le 5 décembre, une équipe d’urgence mobile MSF offre des soins médicaux aux 40 000 déplacés qui, fuyant les violences, ont trouvé refuge à l'aéroport de la capitale de la République centrafricaine.

«  C’est une situation très difficile. Les conditions sanitaires sont déplorables et les populations vivent dans la peur, explique Rosa Crestani, coordinatrice d’urgence à Bangui. Après avoir fuileurs maisons, ces déplacés s’abritent désormais sous les ailes des avions et partout où cela est possible ».

MSF dispense plus de 200 consultations par jour à l’aéroport, essentiellement des pansements pour les blessés, les abcès et les brûlures ; prend en charge des cas d’infections respiratoires et de paludisme. Nos équipes ont également aidé plusieurs bébés à venir au monde. Nous référons les urgences, médicales et chirurgicales, vers d’autres structures de santé de la ville comme la maternité Castor et l’hôpital communautaire - où d’autres équipes MSF travaillent – ou encore vers le complexe pédiatrique de Bangui soutenu par l'ONG Emergency.

Actuellement, MSF s'efforce de répondre aux besoins médicaux non pris en charge, tels que le traitement des maladies chroniques comme la tuberculose. Mais, en raison d’autres besoins laissés sans réponse, les tensions au sein du camp de l'aéroport augmentent.

Hier, 12 décembre, dans une lettre ouverte adressée à Mme Valérie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies et chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, MSF a dénoncé l’incapacité des organismes des Nations Unies à fournir une réponse adaptée à la gravité et à l'ampleur des besoins humanitaires sur le terrain. Sur l’aéroport, des organisations comme le CICR et la Croix-Rouge centrafricaine ont commencé à fournir un approvisionnement en eau et à mener des activités d’assainissement, mais les besoins sont encore loin d'être couverts.

« Même si MSF est en capacité de prendre l’assistance médicale en charge, nombre d’autres besoins - comme la nourriture, les abris et la protection - ne sont toujours pas pourvus, constate Rosa. L’eau et la sanitation sont une catastrophe et le risque d’épidémies est important. Cette situation est intenable »

L’équipe mobile d’urgence MSF a également initié un soutien au monastère de Boy Rabe, où 10 000 autres personnes déplacées ont trouvé refuge. Les deux premiers jours de notre intervention sur ce site (les 11 et 12 décembre), MSF a mené 231 consultations et effectué des pansements pour 31 blessés. Enfin, dans le centre communautaire de Don Bosco (où vivent 13 000 déplacés), MSF offre des soins médicaux, gère les références de patients vers l’hôpital, assure l’approvisionnement en eau et mène des activités de sanitation.
 

Présente en RCA depuis 1997, MSF gère actuellement sept projets réguliers (à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndéle, Paoua et Zémio) et quatre projets d’urgence (à Bangui, Bossangoa, Bouca et Bria). De plus, une équipe d’urgence mobile couvre les zones de Bouar, Yaloké et les camps de déplacés de Bangui. D’ici la fin de l’année, MSF espère pouvoir initier des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, nous offrons aujourd’hui des soins médicaux gratuits à environ 400 000 personnes ; proposons une capacité hospitalière d’environ 800 lits ; travaillons dans 7 hôpitaux, 2 centres de santé et 40 postes de santé ; et comptons plus de 100 personnels expatriés et environ 1 100 personnels centrafricains dans nos équipes.

DOSSIER SPECIAL RCA

Retrouvez notre dossier consacré à la crise frappant la République centrafricaine et la lettre ouverte de MSF aux Nations Unies.

Notes

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