Plus d’un millier de patients ont été pris en charge par les équipes des sections française, belge et hollandaise de MSF, dans les tentes montées près des bâtiments où nos équipes travaillaient avant le séisme (deux hôpitaux et un centre de santé) et qui ont été détruits.
Un très grand nombre de victimes ont été prises en charge pour des fractures, des brûlures, des blessures à la tête et d’autres traumatismes majeurs liés au séisme.
La préoccupation première des équipes dans ces structures médicales est de soigner ces blessures et de pouvoir réaliser des interventions chirurgicales.
L’une de nos équipes s’est installée dans le principal hôpital public du quartier de Cité Soleil, hôpital où MSF avait travaillé dans le passé et qui dispose d’un bloc opératoire.
Un hôpital de campagne, équipé de deux blocs opératoires, pouvant fonctionner 24 heures sur 24, est acheminé par avion, et des équipes chirurgicales ont également été envoyées sur place (chirurgiens, anesthésistes, infirmières de bloc).
Les équipes à Port-au-Prince cherchent également s’il y aurait d’autres structures médicales opérationnelles qui pourraient être utilisées pour faire de la chirurgie.
Par ailleurs, la nourriture, l’eau et les abris manquent. En revanche, les stocks de médicaments et de matériel médical ne sont pas encore épuisés et du matériel supplémentaire est en route.
"L’approvisionnement en produits de base a toujours été problématique pour les habitants de Port-au-Prince, mais la situation est bien pire aujourd’hui, explique Vincent Hoedt, l’un des coordinateurs d’urgence de MSF.
A cela s’ajoute bien sûr une grande inquiétude pour les personnes qui sont affaiblies par leurs blessures. De plus, les pénuries de carburant perturbent le fonctionnement d’équipements indispensables.”
Acheminer du personnel MSF et du matériel médical est un autre défi de taille. Sept avions-cargo ont été affrétés, et l’un d’eux a pour le moment pu atterrir à Port-au-Prince, avec 25 tonnes de matériel de secours (des kits médicaux d’urgence, des couvertures, des bâches en plastique, des affaires de toilette et des ustensiles de cuisine, des tentes et des jerrycans). Quelque 80 personnes de MSF vont venir en renfort aux 30 volontaires déjà sur le terrain.
Nous sommes toujours inquiets pour notre personnel haïtien (800 personnes) et nos patients à Port-au-Prince. Les équipes ne sont pas en mesure de confirmer où se trouvent leurs collègues haïtiens, vu les difficultés à localiser les gens dans la ville et les problèmes de télécommunication. Le sort de patients qui se trouvaient dans les structures médicales de MSF au moment du tremblement de terre nous préoccupe également.