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République démocratique du Congo : situation sanitaire (toujours) critique

Enfant de 17 mois en attente de soins
Enfant de 17 mois en attente de soins © Robin Meldrum

Des décennies de conflits et un manque d'investissement de la part du gouvernement ont fragilisé le système sanitaire et favorisé l’apparition d’épidémie à travers la RDC. Pour la population, l’accès aux soins est un défi permanent.

Le contexte à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) est toujours instable, marqué par des changements d'alliances entre groupes armés, d’incessantes opérations militaires, le banditisme et la violence. Viols, assassinats, enlèvements sont le lot quotidien de millions de personnes. Les attaques contre les civils et les ONG sont nombreuses, rendant la population et les travailleurs humanitaires de plus en plus vulnérables. L'instabilité continue de pousser les gens à quitter leur domicile et limite la capacité de Médecins Sans Frontières à fournir des soins vitaux et gratuits.

Le manque d’investissement dans le système sanitaire se traduit par un manque d'infrastructure et de personnel médical compétent alors que les besoins médicaux restent importants à travers le pays. La conséquence directe de cette négligence : une hausse des taux de mortalité materno-infantile et une espérance de vie parmi les plus faibles au monde.

Pour avoir accès aux soins, les patients doivent souvent marcher plusieurs heures, explique Christine Buesser, chef de mission MSF.  Imaginez une femme enceinte portant un autre enfant sur le dos sur une distance de plusieurs kilomètres. C’est un véritable défi de se rendre dans une structure de santé.


Les épidémies, une urgence chronique

Des contraintes logistiques dues à la taille imposante du pays, un manque de ressources matérielles et humaines ont fragilisé les mesures nationales de prévention des maladies. Par ailleurs, le dysfonctionnement du Programme Elargi de Vaccination (assurant la vaccination de routine) ainsi que l'absence de stratégie de vaccination créent une situation d'urgence sanitaire permanente dans le pays et des épidémies, pourtant évitables (choléra, rougeole et paludisme), font de nombreuses victimes parmi la population congolaise.

Le paludisme est la principale cause de morbidité et de mortalité en RDC. Les équipes médicales MSF ont traité un nombre important de patients en 2011, représentant un tiers des consultations dans les structures où MSF intervient.

Depuis fin 2010, une épidémie de rougeole s’est déclarée en RDC. Plus de 14 millions d'enfants ont été vaccinés, dont plus de trois millions par MSF. Cependant, cette réponse en urgence n'a pas arrêté l'épidémie et quatre des onze provinces n'ont toujours pas été couvertes par les campagnes de suivi.

MSF a répondu à une épidémie de choléra le long du fleuve Congo et dans la capitale, Kinshasa, depuis avril 2011, en assurant le traitement des patients ainsi que la construction de structures appropriées. La menace d'une épidémie de choléra combinée au début de la saison des pluies en août est particulièrement préoccupante dans les centres urbains densément peuplés, sans système d'assainissement adéquat.

Nécessité d’un engagement durable dans la lutte contre le sida

En RDC, seulement 12% des patients séropositifs reçoivent un traitement antirétroviral (ARV), et 95% des femmes vivant avec le sida n'ont pas accès à un traitement de prévention de la transmission de la maladie à leur enfant à naître.

Malgré cette situation, la RDC fait face actuellement à un défi majeur dans le financement de la lutte contre le sida. En 2011, la Banque Mondiale a arrêté de financer ses programmes VIH/sida et les autres bailleurs de fonds continuent de travailler avec des moyens limités au regard de la crise actuelle. En outre, le Fonds mondial, plus grand mécanisme de financement dans la lutte contre le VIH/sida, fait face à un déficit financier important de la part des pays donateurs.

Le retrait des donateurs actuels pourrait laisser des milliers de patients sans traitement en RDC et empêcher davantage de gens d'yaccéder, menaçant ainsi d’anéantir tous les progrès réalisés depuis l'introduction des ARV dans le pays. MSF continue ses efforts de lobbying afin de maintenir le soutien financier des bailleurs de fonds pour répondre à la crise.

La maladie du sommeil, une préoccupation majeure

La moitié des cas de trypanosomiase africaine humaine (ou maladie du sommeil) est répertoriée en RDC, en particulier dans les districts du Haut et Bas-Uélé dans le nord-est de la Province Orientale. La prévalence peut atteindre 5% dans certaines régions, bien au-delà du seuil de 0,3% nécessaire pour la considérer comme un problème de santé publique.

La maladie est transmise aux humains par la piqûre de mouches tsé-tsé infectées et s’avère mortelle si elle n’est pas prise en charge. Déplacement et instabilité ont contribué à sa propagation, et le manque de routes rend les patients difficilement accessibles.

Depuis 2007, MSF a traité une moyenne de 1 000 patients par an. Dans les trois prochaines années, les équipes prévoient de plus amples missions exploratoires afin d’atteindre davantage de patients et de diminuer la prévalence de la maladie du sommeil dans la région.

En 2011, plus de 2 500 membres du personnel MSF travaillent dans 10 des 11 provinces de la RDC pour fournir gratuitement des soins de santé vitaux. MSF travaille dans le pays depuis 1981.

Carte des activités MSF en RDC

Carte des projets de MSF en République démocratique du Congo en 2011


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Notes

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