Parallèlement, la suspension de l'approvisionnement en électricité de la bande de Gaza par le gouvernement israélien a déjà contraint la principale usine de dessalement d'eau de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, à fonctionner au fuel. La production de l'usine est passée de 17 millions à 2,5 millions de litres d’eau potable par jour. Cette décision de couper l'électricité aboutira donc à une grave dégradation de l'approvisionnement en eau.
Gaza était déjà un territoire occupé et sous blocus depuis 2007 et sa population dépendait de l’aide extérieure à hauteur de 80 % de ses besoins. Le siège israélien imposé à la population de Gaza dès le 9 octobre 2023, a privé des centaines de milliers de personnes d'électricité, de nourriture ou de carburant, provoquant une catastrophe humanitaire. Après 15 mois de bombardements, de déplacements et d'épidémies, l’acheminement de l’aide est resté limité par les exigences d'autorisation préalable des autorités israéliennes et par le rejet des biens dits à « double usage ».
« Comme toutes les organisations humanitaires, MSF est contrainte de s'adapter aux conditions imposées par les autorités israéliennes dans le cadre d'un système conçu pour maintenir le blocus de Gaza », explique Myriam Laaroussi. « Malgré la hausse du nombre de camions entrants pendant le cessez-le-feu, le système de contrôle d'entrée des marchandises mis en place par les autorités israéliennes, systématiquement utilisé pour entraver l'aide humanitaire, nous a empêchés d'augmenter nos efforts à l’échelle des besoins, même avant ce nouveau siège ».
Ce système, qui est appliqué sans aucune transparence, entrave systématiquement l'entrée de fournitures vitales, notamment les scalpels, les ciseaux, les concentrateurs d'oxygène, les unités de désalinisation et les générateurs. Même lorsque l’entrée de ces biens est approuvée, la procédure prend beaucoup de temps et reste un obstacle majeur.