Nigeria : 6 000 nouveaux déplacés dans des conditions très précaires à Maiduguri

Déplacés sous les arbres camp de FTC Maiduguri mars 2015
Déplacés sous les arbres, camp de FTC, Maiduguri, mars 2015 © MSF

Fin mars, suite à des affrontements entre le groupe islamiste Boko Haram et l'armée nigériane, environ 6 000 personnes - en provenance de la zone de Bama, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria– ont dû fuir et sont arrivées à Maiduguri, capitale de l'Etat. Les autorités ont ouvert un nouveau camp pour accueillir ces déplacés, mais il n’y a ni latrines, ni eau et pas assez d’abris. MSF, qui travaille depuis 2013 dans l’Etat de Borno, a mené une évaluation des besoins et initie des activités d’urgence.

Pour pouvoir accueillir ces nouveaux arrivants, les autorités nigérianes ont dû ouvrir un nouveau camp au sein de l'enceinte d’un ancien centre de formation (le "Federal Training Centre" : FTC), situé à Dalori, en banlieue de Maiduguri.

Les premiers déplacés sont arrivés le 21 mars, puis en masse les deux jours suivants. Actuellement, le nombre des déplacés sur ce camp est estimé à 6 000 personnes (principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées). Et il semblerait que d'autres  soient encore en route depuis Bama vers Maiduguri.

Le ministère de la santé a mis en place un dispensaire de six lits à FTC et du personnel médical a été mobilisé, parmi les déplacés de Bama, pour y travailler. Les patients qui ont été reçus au dispensaire depuis souffrent principalement du paludisme, de malnutrition, de diarrhée et de vomissements.

A FTC, seulement 10% des déplacés sont à l'abri, entassés dans des bâtiments délabrés de l’ancien centre de formation, à l’abandon depuis quatre ans ; la majorité dort dehors, sous les arbres. L'Agence nationale de gestion des urgences du Nigeria ("National Emergency Management Agency" : NEMA) devrait fournir des tentes. Pour l'instant, les proches vivant en dehors du FTC fournissent de la nourriture aux déplacés, et ce en attendant qu’une cuisine collective soit construite dans le camp. Le manque d'installations sanitaires est le problème majeur : il n'y a ni latrine ni point d'eau. Les autorités viennent juste de commencer à creuser deux forages.

Le ministère de la santé a demandé notre soutien. En réponse à cet appel, MSF, en collaboration avec la NEMA, a commencé à approvisionner le nouveau camp en eau : 15 000 litres d'eau potable y sont ainsi livrés, quotidiennement,  et ce jusqu'à ce que les forages soient terminés. Plus d'activités d'eau et d'assainissement seront initiées à FTC ainsi que dans les autres camps de déplacés de l’Etat de Borno.

Notes

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