L’hépatite C est une maladie du foie causée par le virus de l’hépatite C (VHC), véhiculé par le sang. La maladie se transmet principalement par des pratiques d’injections à risque, la réutilisation ou la stérilisation insuffisante de matériel médical et la transfusion de sang ou de produits sanguins non testés. Le virus peut provoquer une infection aiguë ou chronique, qui varie de symptômes bénins pendant quelques semaines à une maladie grave à vie. Les personnes infectées sont souvent asymptomatiques pendant de nombreuses années bien qu’en cas d’infection aiguë, des symptômes se manifestent (fièvre, fatigue, perte d’appétit, nausées, vomissements, des douleurs abdominales, douleurs articulaires etc.).
Entre 70 et 100 millions de personnes vivent aujourd'hui avec une infection chronique par le VHC dans le monde et ce virus tue 400 000 personnes chaque année, en grande majorité dans les pays à revenu faible et intermédiaire où les populations ont peu, voire aucun accès au diagnostic et au traitement. L’Asie centrale et orientale, l’Égypte, la Chine et le Pakistan sont principalement touchés par la maladie. Jusque récemment, les seuls traitements disponibles contre l’hépatite C étaient extrêmement longs et compliqués, et le taux de guérison très faible.
Ces dernières années, de nouveaux médicaments appelés antiviraux à action directe (AAD) ont été mis au point, comme le sofosbuvir (sous la marque Solvadi®), le daclatasvir et le ravidasvir. Ils permettent de traiter la maladie en un temps plus court, par voie orale, avec peu d’effets secondaires. Ces nouveaux médicaments sont très efficaces, mais ils peuvent être très chers dans les pays à revenu élevé et intermédiaire. Malgré une baisse – relative – des prix et la simplification du diagnostic et du traitement, on estime qu'environ 10 millions de personnes seulement sont mises sous traitement (principalement dans les pays où la prévalence est particulièrement haute : Malaisie, Géorgie, Égypte). Les laboratoires pharmaceutiques et les différentes politiques sanitaires devraient permettre de généraliser de l’accès aux AAD, dont l'utilisation est recommandée par les nouvelles directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2018.
Les médicaments actuels contre l’hépatite C sont très efficaces mais leur prix élevé les rend inabordables, surtout dans les pays à revenu intermédiaire. MSF et d’autres groupes de la société civile ont remis en question les brevets et fait pression sur les laboratoires pharmaceutiques pour qu’ils baissent leurs prix.