En République centrafricaine (RCA) – Centrafrique –, les conflits et affrontements entre groupes armés pour le contrôle des ressources et des territoires se sont multipliés depuis 2013, date du renversement du régime du président François Bozizé par la Séléka, une coalition venue du Nord-Est du pays. Entre 2013 et 2014, la situation prend un caractère de guerre civile, sous-couvert de motifs religieux, entre la Séléka (à majorité musulmane) et les anti-balaka (à majorité chrétienne).
Au cours de ces dernières années, les populations civiles ont ainsi été victimes de violences de masse et d’exactions ciblées qui ont fait des milliers de morts et de blessés. Au total, plus d’un million de Centrafricains ont été forcés de fuir les combats et les exactions pour trouver refuge dans les pays voisins (notamment au Cameroun et au Tchad) ou dans des enclaves davantage sûres à l'intérieur de la RCA (camps, quartiers et bâtiments protégés par des troupes internationales). Une enquête de mortalité rétrospective réalisée par Médecins Sans Frontières (MSF) fait état de 2 599 décès entre novembre 2013 et avril 2014 parmi les membres des familles centrafricaines réfugiées à Sido, dans le sud du Tchad. Ce chiffre représente 8 % de la population centrafricaine alors réfugiée à Sido et 91 % des décès sont imputables à la violence lors de la campagne de persécutions contre les minorités musulmanes en RCA.
Un accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés a été signé dans la capitale, Bangui, en février 2019. Il s'est traduit par une relative accalmie des violences dans le pays, même si de nombreux incidents armés sont régulièrement rapportés. Une recrudescence des violences a par ailleurs nettement été observée lors du scrutin présidentiel de la fin de l'année 2020, entraînant le déplacement et la fuite vers les pays voisins de dizaines de milliers de personnes. La population centrafricaine reste largement dépendante de l’aide humanitaire internationale pour sa survie.
En plus de l'instabilité et de l'insécurité, le pays doit faire face à des problèmes sanitaires considérables, liés à la prévalence du VIH/Sida, du paludisme, de la faible couverture vaccinale. Les équipes MSF contribuent notamment aux efforts de prise en charge des malades, mettent en place des campagnes de vaccination contre la rougeole et des actions de prévention et de traitement du paludisme, en collaboration avec les autorités sanitaires locales.
Même si le pays n’ a plus connu de violences aussi extrêmes que celles de 2013-2014, il reste marqué par des épisodes de violences de masse, et par un climat d’insécurité à cause des affrontements entre groupes armés pour le contrôle des ressources et des territoires.