Nigeria : MSF vient en aide aux survivants de Baga déplacés à Maiduguri

Marché brûlé après les événements de décembre à Jos (Etat de Jigawa) 2008
Marché brûlé après les événements de décembre à Jos (Etat de Jigawa), 2008 © Line Geyer

Le 3 janvier dernier, Boko Haram a lancé une attaque d’envergure sur la zone de Baga, une localité située près du lac Tchad, dans l’Etat de Borno, au nord du Nigeria. Cette offensive du groupe islamiste, la plus meurtrière depuis cinq ans,  aurait fait de très nombreux morts et des milliers de déplacés qui ont rejoint la ville de Maiduguri où MSF est présente et leur porte assistance.

MSF est présente au Nigeria depuis 2004 et, depuis août 2014, nous sommes présents, de manière permanente, à  Maiduguri, ville principale de l’Etat de Borno, située à quelques heures de route de Baga. En avril 2013, MSF avait travaillé à Baga où d’importants affrontements avaient alors déjà eu lieu. Nous avions travaillé quatre semaines à l’hôpital de la ville et avions fait des donations (médicaments et matériels médicaux). Mais, du fait de l’insécurité, nous avions dû évacuer la zone.

Suite à la récente attaque de Baga, des milliers de survivants ont fui vers Maiduguri où ils sont regroupés dans un camp nommé « Teacher village ». Une vingtaine de blessés ont été pris en charge à l’hôpital de la ville, par les équipes du ministère de la Santé. D’autres habitants de la zone de Baga sont réfugiés sur les bords du lac Tchad.

Nos équipes ont mené une mission d’évaluation des besoins, notamment en matière de nourriture et de soins médicaux, des déplacés de « Teacher village » (5 000 déplacés actuellement). « Dans un premier temps, nous avons décidé de faire des donations immédiates de nourriture thérapeutique, de médicaments et de matériels médicaux au centre de santé du camp qui est actuellement à court de stocks. A l’image de ce que nous faisons déjà dans d’autres camps de déplacés de la ville, nous allons initier un soutien au personnel de cette structure (prise en charge de la malnutrition infantile, consultation prénatales et accouchements pour les nombreuses femmes enceintes et soins primaires). Nous allons suivre de près l’évolution du nombre de déplacés ainsi que la situation dans ce camp et nous adapterons en fonction », détaille Isabelle Mouniaman-Nara, responsable des programmes MSF au Nigeria.

Il semble que des survivants soient toujours cachés en brousse dans la zone de Baga. Les autorités y ont envoyé un bus afin de pouvoir les ramener sur Maiduguri. « Du fait de la situation sur place, MSF ne pourra pas se rendre à Baga pour y mener une évaluation des besoins médicaux et humanitaires de la population. Nous allons donc continuer à intervenir auprès des déplacés à Maiduguri  (où un attentat à la bombe, sur le marché, a également fait une vingtaine de morts le 10 janvier dernier) », conclut Isabelle Mouniaman-Nara.

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