MSF au Tchad : trois axes d’intervention pour faire face à plusieurs urgences

Mangalmé. Dépistage de la malnutrition sur l'un des centres nutritionnels ambulatoires
Mangalmé. Dépistage de la malnutrition sur l'un des centres nutritionnels ambulatoires © Boris Revollo / MSF

Alors que le pays recense toujours de nombreux cas de malnutrition, dans certaines zones du pays les inondations viennent fragiliser la condition des plus vulnérables. Pour répondre à ces urgences aux multiples volets, les activités de MSF s'élargissent avec la prise en charge des cas de choléra et de paludisme.

Alors que le pays recense toujours de nombreux cas de malnutrition, dans certaines zones du pays les inondations viennent fragiliser la condition des plus vulnérables. Pour répondre à ces urgences aux multiples volets, les activités de MSF s'élargissent avec la prise en charge des cas de choléra et de paludisme.

Au Tchad, comme dans plusieurs pays de la région sahélienne, la situation nutritionnelle n'est pas encore stabilisée. Bien au contraire : "Notre plus grande inquiétude pour les mois à venir est que la période de soudure* soit plus longue que d'ordinaire", explique Oscar Niragira, coordinateur médical au Tchad.

Chaque année, on assiste à cette période à une forte augmentation des cas de malnutrition. Depuis le début de l'année, environ 27 000 enfants malnutris, dont 21 743 atteints de malnutrition sévère, ont été admis dans les programmes nutritionnels gérés par MSF.

Les inondations réduisent l'accès aux soins
Les inondations qui ont affecté plusieurs zones du pays apportent une inquiétude supplémentaire pour les populations. Arrivées plus tôt et plus fort que prévues, les pluies n'ont pas produit l'effet escompté. Au lieu de raviver les terres asséchées et les champs arides, elles ont emporté de nombreuses cultures fraichement plantées, privant ainsi les agriculteurs des récoltes mais aussi de leur monnaie d'échange pour l'achat d'autres biens.

Les inondations réduisent également l'accès aux soins pour beaucoup d'entre eux. Aux alentours des projets MSF à AmTiman et Kerfi, par exemple, plusieurs villages sont entourés par les eaux, et il est souvent impossible pour les habitants - en particulier les personnes malades - de traverser les zones inondées pour atteindre le centre de santé. Les inondations ont, de plus, des incidences sur l'augmentation des cas de choléra et de paludisme.

Flambée de choléra
Entre fin juin et fin septembre, 2 422 cas de choléra ont été enregistrés dans 12 districts de santé, principalement au centre et dans l'ouest du pays, causant la mort de plus de 100 personnes. Actuellement, MSF répond à l'épidémie à Ndjamena, dans la région du Lac et à Bokoro, où plus de 1 300 patients ont été traités par les équipes MSF. "A ces endroits, nous avons mis en place des centres de traitement du choléra en collaboration avec le ministère de la Santé, qui fournit une assistance technique et un support pour les activités d'assainissement de l'eau" explique Niragira.

Le manque d'eau potable est l'un des facteurs favorisant la prolifération du choléra. Mais ce n'est pas le seul : "Le choléra est saisonnier au Tchad, et d'importantes épidémies surviennent de manière cyclique. Le nombre plus important de cas qui sont enregistrés en ce moment est probablement lié à la contamination des sources due aux inondations, mais aussi au fait que la population est déjà affaiblie par une épidémie de rougeole en mars et avril derniers et par une forte proportion de malnutrition", explique Alexis Bahati, responsable des équipes médicales MSF à Bokoro.

Ouverture d'un projet de prise en charge du paludisme
Une autre conséquence des pluies torrentielles est l'augmentation des cas de paludisme. Dans les structures de santé soutenues par MSF, le nombre de cas ne cesse d'augmenter : plus de 11 000 cas traités en 5 semaines d'activités, dont 54,9% de moins de 5 ans. Outre l'intensification des activités existantes, MSF a également ouvert en août un programme à Moïssala, dans le sud du pays, pour prodiguer des soins gratuits aux enfants souffrant de paludisme : environ 8 000 ont été traités, dont 250 nécessitaient une hospitalisation.

 

* La période précaire qui court d'habitude de juin à octobre, soit entre la fin des réserves de nourriture de l'année précédente et le début des nouvelles récoltes

 


MSF mène actuellement des activités médicales et nutritionnelles dans les régions tchadiennes du Hadjer Lamis, Batha, Guéra, Chari Baguirmi, Ouaddaï et Salamat, ainsi que dans la capitale N'Djamena.

 

 

 

Notes

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