Nigeria : MSF se prépare en cas de violences électorales

Article Nigeria plan de préparation urgences violences électorales mars 2015 chirurgie Port Harcourt
Article Nigeria, plan de préparation urgences violences électorales mars 2015, chirurgie Port-Harcourt © GuillaumeLeDuc

Denis Mbae, revient d'un an avec MSF au Nigeria. Cet infirmier kenyan y avait effectué une première mission lors de l'épidémie de choléra à Bauchi, dans le nord du pays, début 2014. A compter de juillet de l'année dernière, il a commencé à travailler au sein de l'équipe de préparation aux situations d'urgence.

« En 2014, je me suis rendu dans de nombreux Etats nigérians comme à Yobe, dans le nord-est, un des trois Etats dans lesquels ont eu lieu des attaques du groupe islamiste Boko Haram. Début 2015, j’ai été affecté au projet MSF de Port-Harcourt, dans le sud du Nigeria.
Ma mission là-bas consistait à évaluer les capacités de réponse dans les hôpitaux et les centres de santé à des situations d'urgence avec de possibles afflux de blessés. Notre objectif : anticiper la prise en charge des victimes de violences qui pourraient survenir à l'occasion de l'élection présidentielle nigériane du 28 mars, et de l’élection des gouverneurs d’Etats du 11 avril. Pour cela, nous prévoyons de soutenir un hôpital spécialisé dans chacun des Etats les plus sensibles/à risque.

Le Nigeria est un très grand pays disposant d’un réseau de structures de santé en place et de personnel médical qualifié. Cependant, suite à notre évaluation, nous avons compris que, même s’ils sont formés, les personnels de santé - médecins, infirmières etc. - manquent de capacités de réponse aux urgences et aux afflux de blessés, que ce soit en termes d'organisation, mais aussi  de disponibilité des médicaments, des kits chirurgicaux etc.

Denis Mbae, à son retour de mission du Nigeria

L'équipe MSF qui, depuis 2013, est présente dans l'Etat de Borno, au nord-est du pays, a déjà aidé des hôpitaux à faire face à l’afflux de victimes d’attentats, notamment en leur faisant des donations médicales (matériels et médicaments). Nous travaillons également dans le sud du Nigeria, au centre de stabilisation des urgences de Port-Harcourt, dans l’Etat de Rivers. C’est une zone où le risque d'instabilité et de violence politique est important. C’est également une région que nous connaissons bien et dans laquelle nous travaillons depuis longtemps.
En plus de ce plan de préparation à l’urgence mis en place dans les hôpitaux de référence, nous sommes également en mesure de mobiliser des moyens et du personnel de santé nigérian qualifié, notamment à partir de notre programme de Jahun, dans l'Etat de Jigawa, dans le nord, pour les dédier à des zones plus isolées. »

Notes

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