« En entendant les tirs, nous devions nous mettre à l'abri rapidement ainsi que les patients, et avons dû mettre nos activités à l'arrêt, ce qui a retardé leurs soins et prise en charge » témoigne un collègue de MSF. « Le lendemain, les tirs venaient de partout, alors nous avons dû rester chez nous. Mais l’hôpital [l’Hôpital Général de Référence à Uvira] commençait à recevoir beaucoup de blessés, donc nous sommes venus en renfort, en prenant le risque d’une balle perdue » continue-t-elle.
Dès le 17 févier, les hôpitaux de la région ont fait face à un afflux de blessés, recevant chaque jour des dizaines de personnes, dont des civils. Malgré l’insécurité, le personnel du ministère de la Santé continue d’apporter des soins d’urgences à la population. Une grande partie du personnel d’autres services sont venus aider en renfort au niveau de la chirurgie et du bloc. En quelques jours, plus d’une centaine de blessés ont déjà été pris en charge.
« Les jours qui ont suivi, la ville est devenue invivable, avec des tirs du matin au soir. Certains de mes collègues ont été victimes de tout ce chaos, certains se sont fait cambrioler chez eux par des hommes armés » explique un personnel de MSF.
Le chaos en ville et les tirs incessants ont un impact très fort sur la circulation et les mouvements de la population. Ce manque de mobilité empêche même les secours d’intervenir à temps. Les ambulances ont beaucoup de mal à circuler, et dès qu’elles peuvent, elles continuent de ramasser des corps sans vie.
A plusieurs reprises, l’Hôpital général de Référence à Uvira s’est retrouvé pris sous des tirs croisés, mettant gravement en danger les patients et le personnel. Le vendredi 21 février, les activités médicales ont à nouveau dû être interrompues obligeant les patients à se mettre à l’abri pour éviter d’être touchés. Des hommes armés ont également pénétré dans les locaux de l’hôpital, se déplaçant et tirant à l'intérieur.