Expulsion et violence à la frontière
Entre avril et juillet, le pourcentage de personnes traitées pour des blessures liées à la violence pendant les cliniques mobiles de MSF à Nador a plus que doublé, passant de 15 à 34 %, déclare le chef de mission de MSF, David Cantero. Bon nombre de personnes prises en charge s’étaient blessées en fuyant une arrestation ou en essayant de franchir des clôtures. Cependant, dans les derniers mois, un nombre croissant d'entre eux nous ont avoué que leurs blessures provenaient de maltraitance de la part des forces de sécurité alors qu’ils tentaient de pénétrer en Espagne.
Au cours d’une clinique mobile en juillet, MSF a transféré 20 migrants à l'hôpital Al Hassani de Nador où ils ont reçu des soins du personnel de santé marocain. Neuf de ces 20 personnes ont dû être hospitalisées pour des blessures sévères, y compris des traumatismes crâniens et des fractures de la mâchoire, du fémur, des bras et des jambes ; et trois patients ont dû subir une intervention chirurgicale.
À Oujda, environ 100 kilomètres au sud-ouest de Nador, le nombre de victimes de violence assistés par les équipes MSF, grâce à une prise en charge direct ou par transfert vers des services de santé marocains, a triplé, passant de 42 en juin à plus de 130 en juillet.
Manque d’assistance aux victimes de violence
Le fait que nous ayons vu tant de victimes de violences à Oujda en juillet souligne le fait que de nombreux migrants malades ou blessés ont été expulsés à la frontière avec l'Algérie et sont repassés par Oujda, explique Cantero. Cela met également en évidence le manque d'assistance adéquate à Nador et le besoin urgent que davantage d'organisations non-gouvernementales et internationales interviennent pour accroître l’aide dans cette région.
MSF prévoit d’intensifier ses activités de cliniques mobiles ainsi que le soutien aux services de santé à Nador, afin de s'assurer que les migrants en situation irrégulière peuvent bénéficier de l'assistance médicale dont ils ont besoin.