Après 50 ans sans aucun nouveau médicament, deux nouveaux antituberculeux ont été autorisés en moins d’un an : la bédaquiline par la Food and Drug Administration en décembre 2012 et le délamanide par l’Agence Européenne du Médicament en novembre 2013. « C’est une première étape très importante vers un meilleur traitement pour les patients atteints de tuberculose résistante (TB-DR), explique le Dr. Jennifer Cohn, coordinatrice médicale à MSF. Mais il s’agit seulement d’une pièce du puzzle. Le traitement contre la TB-DR consiste en plusieurs médicaments. Pour aboutir à de nouveaux traitements, plus efficaces et moins toxiques, il faut que des essais cliniques soient menés au plus vite, associant la délamanide à d’autres médicaments contre la tuberculose ».
Pour que cette nouvelle molécule puisse avoir un impact significatif, il est nécessaire que ce médicament soit également enregistré dans les pays où la prévalence de la TB-DR est la plus élevée, et que son prix soit accessible pour les programmes nationaux de traitement.
« En attendant, les patients pour qui tous les autres traitements n’ont pas marché pourraient bénéficier de ce nouveau médicament, dans le cadre d’un usage compassionnel, » poursuit le Dr. Cohn.
Les traitements disponibles aujourd’hui contre les formes résistantes de la tuberculose sont toxiques, très longs et chers. De plus, ils ne soignent qu’un patient sur deux. Ils représentent un obstacle majeur à la mise sous traitement d’un plus grand nombre de patients.
Fin 2012, la US Food and Drugs Administration (FDA) a approuvé la bédaquiline, un autre nouveau médicament contre la tuberculose. L’accès à ce médicament est pour l’instant limité à quelques dizaines de patients dans le monde, dans le cadre d’un usage compassionnel.
MSF est l’une des principales organisations non gouvernementales à traiter la TB-DR. En 2012, MSF a traité 29 000 patients atteints de tuberculose non-résistante dans 30 pays et 1 780 patients atteints de formes résistantes de tuberculose dans 18 pays.