L’équipage de 20 personnes - dont des opérateurs de drones hélicoptères, des sauveteurs et du personnel médical – a démarré sa première opération de sauvetage dimanche après-midi, moins de 24 heures après le départ de son port maltais. Les rescapés sont pour la plupart originaire d’Erythrée. Parmi eux, plusieurs femmes enceintes et 45 enfants, dont des bébés.
« On ne peut pas être préparés à la vision de 369 personnes entassées dans un bateau de pêche, confie Chris Catrambone, co-fondateur de MOAS avec sa femme Régina. Les personnes que nous avons secourues hier après-midi étaient tellement serrées que les crampes les empêchaient de bouger quand on les évacuait. Même après plusieurs heures, il y encore avait tellement de monde qu’on avait l’impression que le bateau ne désemplissait pas, qu’il était toujours autant bondé ».
Les personnes secourues par les équipes de secours de MOAS dimanche après-midi ont été rapidement examinés par l’équipe médicale MSF qui a d’abord pris en charge les femmes enceintes, les cas de diabète et de déshydratation, les infections cutanées et les blessures dues à des passages à tabac ou des agressions. Toutes les personnes secourues sont aujourd’hui dans un état stable et ont reçu de l’eau, de la nourriture et des articles de première nécessité à bord du MY Phoenix.
« Hier, on a sauvé 369 personnes et ce matin on a contribué à en secourir 104 de plus, déclare Will Turner, coordinateur d’urgences de MSF. Le bateau est plein : la nuit dernière, alors que les hommes, les femmes et les enfants que nous avions secourus s’emmitouflaient dans leurs couvertures pour dormir, il n’y avait plus un centimètre carré de libre. L’ampleur de cette crise est criante, j’aimerais que l’on puisse en faire plus ».
Les équipes de MSF à Pozzallo, en Sicile, sont actuellement à pied d’œuvre pour accompagner l’arrivée de plus de 800 survivants de la traversée de ce week-end. Elles feront un premier examen médical et apporteront des soins ainsi qu’un soutien psychologique aux centaines de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants qui en ont besoin.
2015 est annoncée comme l’année la plus meurtrière pour ceux qui se risquent à traverser la Méditerranée. Depuis le début de l’année, on estime à 1 750 le nombre de personnes noyées, comparé à 96 morts à la même époque l’année dernière. Médecins Sans Frontières travaille actuellement à bord du MY Phoenix, un navire médicalisé de recherche et de sauvetage en mer en partenariat avec MOAS. MSF va rapidement accroitre sa capacité de secours en Mer Méditerranée avec un bateau supplémentaire qui sera déployé dans les prochaines semaines.