Lors de la 39ème Assemblée générale de Médecins Sans Frontières (MSF), les 5 et 6 juin 2010 à la Plaine Saint-Denis (93), le Dr Marie-Pierre ALLIÉ, présidente du Conseil d'administration, a souligné dans son rapport moral « la réactivité de MSF face aux situations d'urgence », que ce soit en Haïti, dans les situations de conflit, ou d'épidémies. Elle a par ailleurs appelé l'association à « un nouveau souffle pour répondre aux enjeux majeurs de santé publique que sont le SIDA, la tuberculose, ou la malnutrition ».
En Haïti, MSF a déployé la plus importante intervention d'urgence de son histoire, en réponse à une catastrophe exceptionnelle par son ampleur. Les équipes de la section française ont effectué lors des quatre premiers mois 2300 interventions chirurgicales et pris en charge 15 000 patients. Après « avoir joué un rôle majeur dans la réponse à la catastrophe », MSF cherche désormais à inscrire son action dans la durée.
Dans les situations de conflit, l'enjeu premier pour déployer des secours reste l'accès aux victimes. Dans un contexte plus général de renforcement du contrôle des Etats, et d'efforts de coalitions de tous bords pour intégrer les organismes de secours dans des dispositifs de plus en plus contraignants, MSF doit « tout faire pour continuer à se positionner comme un acteur indépendant ».
« Dans des pays comme l'Afghanistan, le Sri Lanka, le Pakistan ou le Yémen, nous devons être capables de reconnaître que les secours apportés par d'autres existent et marquer notre différence, non pas en invoquant des principes abstraits d'ordre moral, mais en faisant la démonstration de la pertinence, de la qualité, et du caractère impartial des secours que nous apportons » a expliqué le Dr ALLIÉ.
Autre préoccupation importante : l'assistance aux réfugiés. Prenant l'exemple des populations fuyant la République démocratique du Congo pour le Congo Brazzaville, ou des Hmongs rapatriés de Thaïlande, la Présidente de MSF a estimé qu'il existe aujourd'hui une « démobilisation générale autour de la question des réfugiés ». Elle a notamment estimé que le « Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies ne remplit plus son mandat. Les personnes qui fuient ne sont plus considérées comme des victimes mais comme des suspects ».
La lutte contre le SIDA est menacée par la lassitude des donneurs et la raréfaction des financements institutionnels. Devant ce constat, « MSF estime plus que jamais indispensable de développer des stratégies d'intervention innovantes sur le terrain, à des échelons locaux, pour casser la transmission et contrôler l'épidémie à ces niveaux».
Dans son rapport financier, le trésorier de l'association a évoqué les conséquences de l'expulsion de MSF du Nord Soudan et de la suspension des activités au Niger, ainsi que les difficultés rencontrées pour restaurer un niveau d'activité similaire, entraînant une diminution des dépenses de 12%. Grâce au soutien de ses donateurs, les ressources de MSF se sont montrées solides face à la crise économique internationale (-3% seulement). Au final, la situation de MSF fait ressortir un excédent de 14 millions d'euros.
Au cours de cette 39ème Assemblée générale, de nouveaux membres et un nouveau Conseil d'administration ont été élus :
Pour les 6 postes à pourvoir, ont été élus (ou réélus) : - Dr Jean-Paul DIXMERAS - Dr Laurent MATHON - Fred EBOKO - Stéphane ROQUES - Dr Rémy ZILLIOX - Pascal BROUILLET
A l'issue du vote de dimanche à la 39ème Assemblée générale de Médecins Sans Frontières à Paris, la composition du Conseil d'administration est la suivante :
Présidente : Dr Marie-Pierre ALLIÉ Vice-président : Dr Marc GASTELLU ETCHEGORRY Vice-présidente : Dr Claire RIEUX Trésorier : Stéphane ROQUES Secrétaire Général : Gilles DELMAS Membres : - François ENTEN - Fred MEYLAN - Dr Philippe HOUDART - Aurélie PAGNIER - Emmanuel DROUHIN - Dr Jean-Paul DIXMERAS - Dr Laurent MATHON - Dr Rémi ZILLIOX - Fred EBOKO - Pascal BROUILLET
Représentants des sections partenaires :
- Dr Matt SPITZER (MSF USA) - Véronique AVRIL (MSF Australie) - Nomination en cours pour MSF Japon
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