Fin 2009, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a émis de nouvelles recommandations internationales sur le front de la lutte contre le VIH/sida. Il s'agit de prendre en charge plus de patients, en initiant un traitement antirétroviral plus tôt, avec de meilleurs médicaments. Ces mesures auront pour conséquence une augmentation du nombre de personnes infectées éligibles au traitement. Ces nouvelles recommandations, si bénéfiques soient-elles, posent de nombreux défis et interviennent dans un contexte international défavorable.
Depuis plus d'un an, la mobilisation autour du VIH/sida fléchit. Les programmes de prévention et de traitement peinent à réunir les fonds nécessaires à la poursuite de leurs activités. Sur fond de « récession économique », les principaux financeurs plaident pour une plus grande efficacité des sommes dépensées.
Parallèlement, les chiffres de la pandémie de sida ne décroissent pas : 33 millions de personnes sont infectées dans le monde (sources: ONUSIDA/OMS 2009). L'Afrique sub-saharienne reste la zone la plus touchée, totalisant 70% du nombre de personnes vivant avec le virus du sida. Dans les pays en développement, 7 millions de personnes n'ont toujours pas accès à un traitement antirétroviral (ARV). Pour satisfaire aux recommandations émises par l'OMS, la simplification du suivi médical des patients est donc plus que jamais d'actualité.
MSF traite aujourd'hui près de 160 000 personnes dans une vingtaine de pays. S'appuyant sur des expériences de terrain (Kenya, Malawi) dans des contextes à ressources limitées, ce dossier se propose de montrer les différents axes développés par MSF pour simplifier le dépistage et le suivi des patients afin d'augmenter l'accès au traitement : décentraliser et simplifier les protocoles de soins, transférer des compétences, débuter le traitement plus tôt, utiliser de nouveaux outils de suivi biologique, avoir accès à de nouvelles molécules provoquant moins d'effets secondaires, ne pas abandonner sans soins les patients compliqués ...