Soudan du Sud : des réfugiés de plus en plus faibles, des besoins toujours plus criants

Le camp de Yida au Soudan du Sud en juin 2012.
Le camp de Yida, au Soudan du Sud, en juin 2012. © Sally McMillian/MSF

Le camp de Yida était censé accueillir 15 000 personnes… Fin juillet, on estime le nombre de réfugiés à 55 000, mais des centaines arrivent chaque jour. Le surpeuplement, le manque d’hygiène et la saison des pluies affaiblissent les corps déjà éprouvés par le voyage, la malnutrition, les maladies.

Sur une terre rouge se dressent des milliers de huttes, faites de piquets de bois et de bâches en plastique. Quelques chèvres se promènent au milieu des piles de jerrycans jaunes, qui servent à collecter l’eau.

Nous sommes dans le camp de Yida, au Soudan du Sud, où vivent les dizaines de milliers de réfugiés qui ont fuit les violences et l’insécurité alimentaire du Soudan.

Des patients de plus en plus en malades

En quelques mois, la population du camp de Yida a presque triplé. Cet afflux massif s’accompagne d’une détérioration inquiétante de la santé des réfugiés, particulièrement celle des enfants qui sont les plus vulnérables.

Les médecins et infirmières MSF, qui réalisent plusieurs centaines de consultations par jour, les voient souvent revenir après un premier traitement, dans un état plus grave encore.

Regardez le témoignage de Matthew Horning, médecin, interviewé à son retour à Paris après deux mois à Yida :


L’impact des mauvaises conditions de vie

Résultat, le taux de mortalité des enfants atteint un niveau très inquiétant. Que ce soit lors de consultation ou à l’hôpital, les équipes médicales rencontrent quotidiennement des cas de pneumonies, de diarrhées ou d’infections respiratoires qui peuvent rapidement dégénérer. Malgré l’intervention des acteurs présents pour fournir de l’eau et des latrines aux réfugiés, les conditions de vie sont très mauvaises dans le camp.

Johan Sommansson, coordinateur terrain, raconte les conditions de vie dans le camp, et comment celles-ci aggravent la santé des jeunes enfants :


Les difficultés de recrutement

Que ce soit du point de vue médical ou du point de vue logistique, MSF a déjà augmenté sa présence, et continue de le faire. Le nombre d’expatriés est passé de cinq à une vingtaine en quelques semaines, et de nombreux assistants nutritionnels ou infirmiers, originaires du Soudan du Sud, travaillent à leurs côtés. Mais ce n’est pas encore suffisant.

Dans la vidéo ci-dessous, Matthew Horning explique la difficulté de recruter du personnel sud-soudanais, et comment MSF tente malgré tout d’intensifier sa présence :


A leur retour, après quelques mois sur le terrain, les expatriés racontent leurs souvenirs de Yida… Des souvenirs parfois difficiles à digérer.

Johan Sommansson, bien qu’il ne soit pas médecin, a par exemple dû faire face au décès brutal d’un enfant.


Un appel aux dons

Les réfugiés continuent d’arriver chaque jour dans le camp de Yida, et MSF doit elle aussi intensifier ses efforts. Accès à l’eau, soins médicaux et infirmiers… L’ONG mobilise des ressources importantes, et lance un appel aux dons pour faire face à cette urgence.


Urgence Soudan du Sud

 

Pour faire face à l’urgence au Soudan du Sud, MSF lance aujourd’hui un appel aux dons.

Par courrier : Médecins Sans Frontières
Urgence Soudan du Sud
BP 30134
75 523 Paris Cedex 11

Et sur le site MSF : www.msf.fr

Dossier spécial Urgence au Soudan du Sud

Consultez notre dossier détaillé sur l'urgence qui frappe actuellement le Soudan du Sud.

Notes

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